LUTTE CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE : LES SCIENTIFIQUES S ‘ACCORDENT SUR LE MAMMOUTH

Le projet de faire revivre un mammouth laineux, espèce disparue il y a plus de 10 000 ans, a commencé en 2012, lors d’une conférence organisée dans les laboratoires de George Church, un des chantres de la biologie de synthèse, par Ryan Phelan et Stewart Brand, les co-fondateurs de l’organisation Revive & Restore (créée la même année). Revive & Restore prône la « dé-extinction » des espèces en utilisant les dernières biotechnologies. Ryan Phelan était, par ailleurs, membre du panel de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) qui a rédigé le rapport controversé sur l’utilisation de la biologie synthétique et le forçage génétique dans la lutte pour la conservation de la Nature [1].

En 2012, ce projet n’était pas justifié par la lutte contre le changement climatique. Mais cet argument est désormais devenu un gage pour obtenir des financements internationaux.

Au départ, l’équipe de Church pensait cloner un mammouth laineux et le faire « porter » par une mère éléphante. Church a depuis abandonné cette hypothèse au profit de la biologie synthétique, de l’utilisation de Crispr et d’un utérus artificiel. L’équipe de Church a donc commencé par séquencer le génome du mammouth, l’a comparé avec celui des éléphants et a déterminé et sélectionné les gènes qui codent pour les caractéristiques les plus importantes qui font du mammouth l’animal qu’il est. 99 % de son génome est similaire à celui de l’éléphant d’Asie, affirment les promoteurs du projet. Cette forte homologie est un leurre. L’humain a 99 % de gènes en commun avec le chimpanzé…

Interrogé par Inf’OGM, Teri Herridge [2], biologiste et chercheuse, notamment au Musée d’Histoire Naturelle de Londres, précise : « il ne s’agit pas de la dé-extinction du mammouth laineux. Il s’agit de créer une espèce chimérique à partir du patrimoine génétique de l’éléphant d’Asie et du mammouth laineux. Si l’on utilise des cellules souches d’éléphant d’Asie, il y aura aussi des mitochondries d’éléphant d’Asie (situées dans le cytoplasme de la cellule, à l’extérieur du noyau, elles portent leur propre mini génome et sont héritées de la mère). Et si des mères éléphantes africaines sont utilisées pour la gestation, l’épigénétique des éléphants africains jouera également un rôle ».

Avec info’ogm

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