STATISTIQUES AGRICOLE,LE SYNTTAS DÉSAVOUE LE MINISTRE MOUSSA BALDÉ

Samba Guéye ,SG du SYNTTAS

Sénégal statistiques agricole:analyse pertinente du Sécrétoire Général du SYNTTAS contre les aveux du ministre Moussa Baldé.


Suivant l’arrêté 15.03.2000 * 003307 portant organisation des Directions Régionales du Développement Rural, la Division Analyse Prévisions et Statistiques Agricoles s’y trouvant a pour mission d’assurer la collecte, l’analyse, l’interprétation des données nécessaires à l’élaboration et au suiviévaluation des politiques agricoles au niveau de la région.
Elle est chargée :

  • de la collecte et du traitement de l’information sur le secteur agricole, de l’analyse de son évolution et de l’élaboration de mesures de politiques à soumettre au Ministère ;
  • de suivre et d’évaluer l’exécution des programmes et projets et de veiller à leur adéquation aux politiques agricoles nationales ;
  • de la diffusion de méthodes de travail dans le domaine de la programmation, des statistiques et de suivi-évaluation, aux autres services ;
  • du traitement des statistiques agricoles et des informations économiques de la région ;
  • de la gestion de la documentation technico-professionnelle, des institutions agricoles et des organismes qui les appuient au niveau régional ;
  • de la préparation et du suivi des projets agricoles de la région et de la coordination entre eux ;
  • du perfectionnement et de l’amélioration des qualifications des ressources humaines et de son adéquation aux besoins du développement agricole.

C’est vrai que la DAPSA a entamé, depuis la campagne agricole 2017, un processus d’amélioration de la collecte, du traitement, de l’analyse des résultats et de leur diffusion pour une meilleure prise en compte des besoins identifiés dans le Plan Stratégique d’Amélioration des Statistiques Agricoles et Rurales (PSSAR). Elle y est appuyée par le Programme pluriannuel d’Enquête Intégré sur l’Agriculture (AGRIS) initié par la FAO dans le cadre de cette Stratégie Mondiale. L’objectif est d’élaborer et de mettre en œuvre une nouvelle approche afin de collecter des données agricoles dans le contexte des pays en développement.
En plus de la collecte annuelle de meilleures données sur la production agricole, la méthode AGRIS vise à fournir des informations plus complètes et plus détaillées sur les ménages agricoles, notamment en matière d’emploi, d’utilisation du matériel agricole, de coûts des produits, de pratiques agricoles et d’impacts environnementaux.
Le plan de sondage national comprend un échantillon total de 6340 ménages agricoles répartis dans 1268 districts de recensement. La base de sondage est constituée de la liste complète des 458 797 ménages agricoles qui font l’agriculture sous pluie et issus du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage (RGPHAE, 2013). Souffrant d’une obsolescence, il a été entrepris un renouvellement de l’échantillon à partir d’une base de sondage plus élargie ayant nécessité une cartographie et un dénombrement des Districts de Recensement tirés. Ce qui a servi à mettre à jour le profil des ménages agricoles tirés.
Il faut également noter l’adoption du logiciel CSentry, ensuite de Survey Solution l’année dernière, en vue de son utilisation pour la collecte des données de la campagne agricole 2019/2020. Elle est libre et a permis la réduction du coût de l’enquête et l’amélioration de la qualité des données.
Dans les années passées, l’effectif réduit des agents au niveau départemental ne permettait pas de réaliser les enquêtes avec seulement les Agents Techniques de l’Agriculture. Ainsi, les Responsables des DRDR et des SDDR ont participé aux opérations de sélection des enquêteurs et de contrôle des opérations de terrain, tout en apportant un concours important à la mise à jour de l’échantillon de l’enquête agricole et des besoins en informations agricoles, mais force est de reconnaitre que les Responsables des DAPSA/DRDR ont été laissés en rade depuis plusieurs années d’ailleurs.
Ils ne sont pas impliqués par faute d’être dans le dispositif de collecte élaboré. Pourtant, la DAPSA en complicité avec les DRDR les faits participés à la formation du dispositif avec des perdiems trompent l’œil, colmatés dans le budget de formation du dispositif et qui ne sont pas à la hauteur de ceux perçus par les autres participants dont le DRDR, puisque n’étant pas prévus. Ceci est une violation flagrante de l’arrêté portant création des DRDR cité plus haut.
Cette situation constitue un manquement, qu’on ne peut qualifier que d’aberration car, il est incohérent et inexplicable d’exclure de la plus importante activité statistique annuelle du MAER, le responsable de la DAPSA/DRDR qui inclus la dite activité au niveau de l’entité régionale. D’ailleurs, cette situation crée des frustrations dans les DRDR où les responsables DAPSA se considèrent comme écartés. Ils ne se l’expliquent pas et l’ont même dénoncé auprès des Directeurs régionaux et du représentant de la DAPSA au niveau des équipes chargées de la formation du dispositif. Aucune correction n’a été apportée jusqu’à la dernière enquête agricole de la campagne 2019/2020.
Par contre, il faut noter que les responsables DAPSA des SDDR font partie du dispositif en tant que contrôleur, mais leur rôle est négligeable.
L’appui d’AGRIS n’étant pas pérenne, il faut nécessairement intégrer les DAPSA régionales dans le dispositif puisqu’elles sont plus disposées à consolider et perpétuer la méthode.
Les responsables de la DAPSA/DRDR compte tenues de leur effectif actuel et de leurs missions décrites à l’entame, accompagnées des agents de la DRDR et des SDDR devraient, entre autres, reprendre leur place dans l’enquête agricole annuelle de conjoncture qui permet d’avoir une estimation de la production et de ses déterminants.

En plus, l’utilisation de ces agents (DRDR et SDDR) est un gage d’obtention d’une meilleure qualité des données et donc de la prise de décision à quelque niveau que ce soit. Par conséquent, il serait plus bénéfique pour le MAER de mettre en œuvre cette proposition là où ils sont en nombre suffisant afin de les permettre de profiter de la cagnotte destinée à des personnes étrangères au Ministère et dont la qualité du travail est moindre alors que les agents n’ont aucune motivation.
Sur cette lancée, les responsables DAPSA/DRDR pourraient être formés sur les modules de formation du dispositif afin de pouvoir le démultiplier au niveau régional. Cela serait beaucoup moins coûteux que le déploiement de 4 équipes de 3 personnes plus 1 chauffeur, 1 véhicule, du carburant, des frais d’entretien de la logistique roulante et peut être même de réparation; sillonnant le pays avec des frais d’hôtels et prise en charge journalière.
Les données traitées de l’enquête agricole stratifiée à 2 degrés avec des districts de recensement (suivant les départements) où sont tirés des villages dans lesquels des ménages agricoles sont choisis au hasard, ne fournissent des informations statistiques qu’au niveau départemental et régional. Cette situation ne satisfait pas, dans la plupart des cas, les besoins exprimés par les utilisateurs locaux (projets, programmes, ONG, institutions locales, bailleurs, consultants, étudiants,…). L’information statistique agricole dont ils formulent la demande se limite au niveau de l’arrondissement et surtout de la commune rurale car ils ont le souci de l’élaboration de projet de développement local.
Il serait bon, pour suivre la dynamique de territorialisation des politiques publiques et répondre à la demande permanente des usagers, d’avoir des informations statistiques plus fines en poussant le traitement des données, au moins, jusqu’au niveau de la commune rurale.
D’ailleurs une décentralisation progressive du traitement des données au niveau des DRDR est une piste dans laquelle il est impératif de s’engager.
Peut-être dira-t-on que les coûts risquent d’être assez lourds et insupportables. Mais l’augmentation du budget du ministère, allant dans le sens l’optimisation des ressources, doit respecter les textes et prendre en compte les ressources humaines compétentes disponibles au niveau du ministère. C’est le prix à payer pour assurer la souveraineté alimentaire.

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