l’Afrique assume 81% de ses besoins de financement par ses propres ressources. Le financement qui vient de l’extérieur ne représente que 19% dont moins de 10% pour l’aide publique au développement.Si elle prend à bras le corps la corruption ,elle peut assurer à elle seule son dêveloppement ,selon le professeur Charles Moimouni.
L’Afrique a beaucoup de choses à reprocher à l’extérieur, aux forces de l’extérieurs qui trouvent en Afrique une région de ressources dont on peut se servir à volonté » a regretté le professeur Charles Moumouni ce jour à Dakar.
En grande partie ,si cette situation perdure, on ne peut y exclure d’une part l’histoire a reconnu, le professeur Charles Moumouni, professeur associé au centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques de Dakar, le CEDS .
Mais ,d’autre part ,il a mis en exergue la responsabilité des africains dans cette lourde situation de sous développement que traverse le continent africain : « Mais l’Afrique a aussi quelque chose à reprocher à ses propres citoyens et citoyennes. L’ Afrique doit se regarder aussi dans le miroir et quand elle le fait, elle voit un problème majeur qui empêche son développement. Ce problème, c’est la corruption », a-t-il laissé entendre.
« La corruption est un fléau qui mine tous les espoirs », a -t-il signé.
Ce fléau représente 4% du PIB du continent affirme-t-il : « Il y a des études qui ont été menées par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement et qui ont démontré que c’est l’équivalent de près de 4% de Produit Intérieur Brut de l’Afrique qui part du continent chaque année », affirme-t-il.
Sur ce précise-t-il : « de 2000 à 2015, c’est plus de 800 milliards de dollars qui sont partis en fumée ,dans des opérations illicites de toutes sortes ». Au regard de ce que représentent ces chiffres avancés, il a soutenu que l’Afrique, ne manque pas de moyens ni de ressources capables de financer sans aides son propre développement : « Cela veut dire que l’Afrique a beaucoup de ressources mais , elle n’est pas capable de mobiliser ses ressources à cause de ce fléau de la corruption », a -t-il placé.
« D’autres études ont montré que l’Afrique assume 81% de ses besoins de financement par ses propres ressources. Le financement qui vient de l’extérieur ne représente que 19%, et dans ce pourcentage si faible,(les 19%), c’est le transfert des migrants qui constituent le plus, la plus grande proportion,dont 100% de ces 19% mentionnés.Cela veut dire donc l’aide publique au développement représente moins de 10% des finances, du financement du développement de l’Afrique » , a souligné Charles Moumouni.
Ainsi, lâche -t-il : « Cela veut dire quoi? Cela veut dire que c’est l’Afrique elle-même qui finance son développent , que l’argent qui vient de l’extérieur, c’est une infine partie qui représente un capital réel. Le reste, c’est de l’information, c’est de la propagande. Voilà ce que l’Afrique est capable de faire, même avec des ressources qui sont ponctionnées par la corruption et toute autre forme de malversation »,signe-t-il.
En conclusion l’Afrique pour se développer peut se passer de l’aide publique au développement selon le professeur Charles Moumouni : « si elle(l’Afrique) prend à bras le corps la corruption, si elle résout le problème de corruption, elle pourra mobiliser de façon optimale ses ressources internes. Elle n’aura même plus besoin d’aide »,a -t-il soutenu.
Dans ce même chapitre, dénonce-t-il : » Cela est un fait, l’Afrique est même considérée comme créancière du monde alors qu’elle est capable de prêter de l’argent aux autres pays ».Sur ce ,insiste -il : « il faut qu’elle soit juste capable de mobiliser de façon optimale ses ressources internes ». Dans cette dynamique il a salué l’élan manifeste du Mali face à la corruption.
« Donc quand nous avons affaire avec des structures comme l’OCLEI du Mali qui ont à jouer un rôle si crucial dans un pays si important face à ce fléau ,on ne peut que s’en féliciter et l’accompagner ».
Selon lui, « le Mali est un pays qui est en train de mener un combat non pas contre un autre pays, mais mener un combat pour sa propre souveraineté, et mener un combat aussi pour la souveraineté de l’Afrique ».
C’est pourquoi ,il a invité les pays africains à agir face à ce fléau que constitue la corruption.
« Ce pays a besoin de mobiliser toutes les forces, ils ont besoin de mobiliser toutes leurs ressources ».Sur ce ,recommande -t-il :« Ils ont besoin de faire comme la fable l’a dit, de chercher, de creuser, de fouiller et de ne laisser nulle place à ce mal .
Donc, Il faut qu’elle puisse retourner chaque caillou, chaque roche pour trouver les ressources dont le Mali aura besoin pour soutenir son option qui n’est pas si mal, affirme-t-il.
Dans ce sentier, le CEDS a accompagné l’organe essentiel malien de lutte contre la corruption, OCLEI .
Durant presque une semaine, du 14 au 18 Novembre, les décideurs et hauts fonctionnaires de la République du Mali ont revisité tous les outils de la lutte contre la fraude, la corruption, l’enrichissement illicite. Ce séminaire de renforcement des capacités des membres du Conseil de l’Office Centrale de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) du Mali entre dans le cadre de la prévention et la lutte contre la corruption.
Charles Moumouni est professeur associé au centre d’études diplomatiques et stratégiques de Dakar à Dakar Sciences Po .Il Sert également à l’école panafricaine d’intelligence économique .Professeur titulaire à l’université Laval, au Québec, il est avocat membre du barreau de Québec.
AGI