COVID-19,RECOURS QUOTIDIEN DU GEL HYDRO-ALCOOLIQUE,QUEL DANGER POUR NOTRE SANTE

Suite à une information publiée dans le journal « L’Observateur » du 24 avril 2020 relative au Gel Hydro-alcoolique, je cite : « le Gel hydro-alcoolique favoriserait des fausses couches chez les femmes et altérerait la qualité du sperme des hommes, une révélation faite par des spécialistes interrogés par l’Obs.MRP »
Nous sommes surpris par ces révélations qui voudraient désorienter et entretenir un flou de ce qui relève d’un intérêt public et citoyen à une démarche professionnelle et scientifique pendant surtout cette période de Covid 19. Nous souhaitons apporter des clarifications en tant que spécialiste Chimiste et Cosmétologue.

GEL HYDROALCOOLIQUES : le VRAI du FAUX

Ce n’est pas la première fois que l’on pointe du doigt les effets négatifs des gels hydro alcooliques.
Des experts avaient ainsi déjà indiqué que l’usage régulier et prolongé de substances contenues autrefois dans ce type de gels antibactériens pouvait entraîner une résistance bactérienne. Dès 2013, l’Association santé environnement France, qui rassemble près de 2 500 professionnels de santé en France, appelait à être « prudent » avec les gels antibactériens.

LE GEL HYDROALCOOLIQUE EST-IL PLUS EFFICACE QUE LE LAVAGE DES MAINS À L’EAU ET AU SAVON ?
La réponse est non. « Il n’y a aucun intérêt à utiliser du gel si l’on dispose d’un accès à un point d’eau et à du savon, précise les Virologues.
Se laver les mains soigneusement est aussi efficace et moins cher.
De plus, le gel ne lave pas donc ne pas l’utiliser les mains mouillées avec de l’eau.
LA TOXICITE DE CERTAINS GELS
Il est toutefois important de rappeler que les gels antibactériens dans les hôpitaux ne sont pas affectés par tous ces risques.
Les gels hydro alcooliques ont des propriétés bactéricides, virucides et fongicides. Ainsi, ils tuent les bactéries, les virus et les champignons. Notez toutefois qu’ils n’ont pas de pouvoir nettoyant : en effet, si les bactéries meurent, elles restent sur vos mains.
Le gel antibactérien, pratique à transporter, facile d’utilisation et dont on se sert souvent pour se désinfecter les mains a-t-il des effets nocifs sur la santé ?

Non
DE QUOI FAUT-IL SE MEFIER ?
1) Selon la tribune intitulée « Florence Statement (Manifeste de Florence) », les actifs (TRICLOSAN et TRICLOCARBAN) sont des perturbateurs endocriniens inutiles et dangereux.
Ces deux composants subsistent encore dans beaucoup de produits ou objets du quotidien : dentifrice, cosmétique anti- acné, produits de rasage, savon, vêtements, jouets, tapis, plastique, peinture etc. L’objectif de cette étude est donc d’alerter le grand public des risques de ces composants chimiques.
LE TRICLOSAN ET LE TRICLOCARBAN : qu’est-ce que c’est ?
Le Triclosan est un produit aux propriétés antiseptiques ajouté par les industriels dans des savons, dentifrices, déodorants, cosmétiques, sacs poubelles, tapis… Il a aussi été rajouté dans nombreux produits de consommation susceptibles de transporter des germes infectieux, comme certains jouets, ustensiles de cuisine, literies.
Par ailleurs, Il a été montré qu’il aidait à prévenir la survenue de la plaque dentaire (à l’origine des caries) et des gingivites (inflammation des gencives), d’où sa présence dans certains dentifrices.
Outre leurs effets antiseptiques très discutés (ils pourraient participer à l’augmentation de la résistance de certaines bactéries le triclosan et le triclocarban sont des perturbateurs endocriniens avec effets sur la reproduction humaine (problèmes de fertilité, croissance du fœtus…). Leur présence dans des produits de consommation courante peut les amener à persister dans l’environnement en tant que source de composés toxiques et cancérigènes. De plus, il pourrait augmenter la sensibilité aux allergènes.
Ces substances sont soupçonnées entraîner une résistance aux antibiotiques, mais ce n’est pas tout. Elles seraient aussi susceptibles de provoquer des cancers du sein, d’altérer les spermatozoïdes et d’entraîner des dérèglements hormonaux. Les femmes enceintes qui entrent en contact avec ces substances prennent notamment le risque d’affecter le développement de leur enfant.
2) La revue scientifique Plos One a relayé une étude menée par l’université du Missouri aux États-Unis qui pointe du doigt la composition de ces gels.
En cause : le bisphénol A, un perturbateur endocrinien. Interdit dans tous les contenants alimentaires en France, les gels en favorisant l’absorption par la peau.
Or le bisphénol A, qualifié de perturbateur endocrinien et interdit peut notamment provoquer une dégradation de la qualité, mais aussi de la quantité du sperme chez l’homme. Il serait aussi à l’origine de fausses couches, ou encore de certains cancers.

COMMENT LE DETECTER SUR LE FLACON ?

Un pictogramme dans lequel sont inscrits les chiffres 1 à 6 vous informe qu’il n’y a pas de polycarbonate. Si vous voyez le chiffre 7 sur un emballage, cela correspond à « autres plastiques ».

QUAND UTILISER DU GEL HYDROALCOOLIQUE ?
Quand on n’a pas accès à un point d’eau, on peut utiliser un gel affichant une concentration d’alcool d’au moins 60 %. On le fera dans toutes les circonstances où l’on a pu toucher une surface potentiellement contaminée et où les mains seront ensuite en contact avec les portes d’entrées que sont la bouche, le nez et même les yeux (éviter de se toucher le visage fait ainsi partie des mesures de prévention). « Le virus survit probablement plusieurs heures sur des surfaces inertes, surtout si elles sont lisses ; les tissus, par exemple, sont moins favorables à leur survie car ils sont poreux. Donc, se désinfecter les mains après les transports après s’être accroché longuement à une barre d’appui.

Amale AYAD
Chargé de cours de Cosmétique à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar
Laboratoire Pharmacognosie et Botanique
Département de Sciences Biologiques et de Pharmaceutiques Appliquées
Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie

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