De retour depuis quelques jours dans son pays natal suite à un exil de prés d’une décennie en Côte d’Ivoire voisine, Blaise Compaoré a demandé publiquement ce mardi 26 Juillet pardon à la Famille de Thomas Sankara et au peuple Burkinabè
« Je demande pardon au peuple burkinabè pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère et plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Sankara », indique l’ex-chef de l’Etat dans un message lu par le porte-parole du gouvernement burkinabè Lionel Bilgo.
« J’assume et déplore du fond du coeur, toutes les souffrances et les drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon », poursuit M. Compaoré.
71 ans, Blaise Compaoré est arrivé au pouvoir en 1987 à la faveur d’un putsch qui avait coûté la vie au président d’alors, Thomas Sankar, icône panafricaine aux idées « progressistes », dont il était un des proches amis avant qu’il ne soit tué.
Après 27 ans de régné ,il a été chassé du pouvoir par le « balaie citoyenne » ,en 2014.
Dans un jugement rendu par le tribunal militaire sur la mort de Thomas Sankara, il a été condamné par contumace à perpétuité, mais sans être arrété.
Certes si le nouveau homme fort du Burkina ,Paul-Henri Sandaogo Damiba , après la sentence prononcée contre Blaise Compaoré n’a pas réagi c’est par de la réconciliation nationale.
Blaise Compaoré ,est ainsi invité dans le processus de la » la réconciliation nationale » avec d’anciens chefs d’Etat burkinabè face aux attaques jihadistes qui endeuillent le pays, lancé par le colonel Damiba.
A travers son message de ce Mardi,Blaise Compaoré s’est accentué plus sur : »union sacrée, la tolérance, la retenue, mais surtout au pardon pour que prévale l’intérêt supérieur de la Nation ».
« Notre pays, le Burkina Faso vit depuis quelques années l’une des crises les plus graves de son histoire qui le menace jusqu’à son existence même. Cette nation mérite mieux que le sort funeste que des terroristes veulent lui réserver », a-t-il soutenu
M. Compaoré est accusé d’avoir passé un pacte avec des groupes armés afin de préserver son pays des attaques jihadistes, lors de ses années au pouvoir.
Depuis sa chute en octobre 2014, le Burkina Faso s’est enfoncé dans une grave crise sécuritaire marquée par des attaques jihadistes meurtrières qui se multiplient, en particulier dans le nord et l’est du pays.
Le 24 janvier, le lieutenant-colonel Damiba avait renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré, rendu impopulaire par son « impuissance » face à l’insécurité.
Mais les putschistes ont été rapidement confrontés à leur tour à des attaques sanglantes, à l’image du massacre de 86 civils à Seytenga (nord) en juin.
Les violences, attribuées à des mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, ont fait des milliers de morts et près de deux millions de déplacés au Burkina Faso depuis 2015.