Le personnel de l’Institut National de Pédologie (INP) est monté au créneau lors d’une conférence de presse tenue ce samedi à Dakar. Soutenus par la CNTS et son représentant Abdel kader Souma, les travailleurs dénoncent un « mépris institutionnel » qui les prive depuis plus d’un an de leur droit fondamental à la santé, tout en mettant en péril la mission agricole nationale de l’institut. Les agents interpellent le Président Bassirou Diomaye Faye.
Face à la presse, le secrétaire général du syndicat de l’Institut National de la Pédalogie (INP), Adama Ndiaye, n’a pas mâché ses mots. Il accuse la direction générale d’avoir abandonné le rôle stratégique de l’institut, censé piloter la gestion durable des sols agricoles dans un contexte de souveraineté alimentaire. « Le sol est la base productive de notre agriculture, et l’INP devrait en être le garant. Mais aujourd’hui, on nous propose des TDR séquentiels sans vision nationale. C’est une dérive technique et politique », a-t-il affirmé. Alors que le Premier ministre avait souligné l’importance de valoriser le phosphate naturel pour renforcer la fertilité des sols, les agents estiment que l’INP aurait dû être le fer de lance de cette stratégie. Or, aucune feuille de route officielle n’a été produite. Pire, des voix s’élèvent pour dissoudre l’INP dans une autre entité scientifique, une perspective rejetée avec fermeté par les travailleurs.
L’autre grande revendication concerne l’interruption brutale de l’assurance maladie des agents. Selon Seydou ba, chargé de revendications, cela fait douze mois que les travailleurs doivent financer eux-mêmes leurs soins, y compris pour des pathologies lourdes comme les névralgies. « Le nouveau DG nous avait promis une régularisation en décembre, puis en avril, puis après la promulgation de la LFR… Trop d’attentes, trop de souffrances. La santé ne peut être une variable d’ajustement budgétaire », martèle Adama Ndiaye.
Des droits bafoués, un dialogue rompu
Pour la CNTS, la situation est intenable. « Le Code du travail prévoit des rencontres mensuelles entre employeurs et délégués. À l’INP, ces échanges sont reportés pour des raisons privées. C’est un manque de respect pour la dignité du travailleur », s’indigne Abdel kader Souma.Les agents dénoncent également le non-paiement des indemnités de mission, pourtant encadrées par l’article 271 du Code du travail, et revendiquent leur juste traitement lors des déplacements professionnels.
Après plusieurs courriers adressés sans réponse au ministre de l’Agriculture et à la direction générale, les travailleurs envisagent désormais de déposer un préavis de grève sous la tutelle de la CNTS. Une mobilisation légale pourrait être déclenchée dans les prochains jours si aucune solution n’est apportée.
« Nous avons trop attendu. L’État doit respecter ses engagements et garantir un cadre de travail digne aux agents de l’INP », concluent les intervenants.
Au-delà des revendications sociales, cette affaire interroge la gouvernance publique sur la gestion des ressources stratégiques comme le sol, la transparence dans la réforme des instituts scientifiques, et le droit à la santé des agents publics. Le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, interpellé à plusieurs reprises, est sommé d’agir.
MMS