“Le crime fut commis et les faits sont incontestables”, signe le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
80 ans aprés, le Sénégal a commémoré ce dimanche 1er décembre le massacre des tirailleurs sénégalais au camp militaire de THIAROYE.
“Grande est mon émotion en cette date et en ce lieu qui nous parlent, où des Héros africains sans défense, armés de courage, de dignité et de fraternité africaine ont été froidement abattus. Il s’agissait là d’un massacre”, a déclaré à l’entame de ses propos, le chefs de l’Etat Bassirou Diomaye Faye , entouré de ses pairs,le président Mohamed Ould Cheikh EL GHAZOUANI de la République islamique de Mauritanie, le Président en exercice de l’Union Africaine, AZALI Ansoumani et de l’Union des Comores, Adama BARROW de la République de Gambie, Umaru Sissoko EMBALO de la République de Guinée-Bissau, Brice Clotaire Oligui NGUEMA de la République Gabonaise.
Longtemps ignorée, cette page douloureuse de notre histoire nous interpelle tous: “80 ans après ce crime de masse, le silence de Thiaroye est toujours aussi assourdissant. Les murmures venus d’outre-tombe, nous interpellent avec fracas, pendant que l’ampleur de ce crime demeure minimisée et souvent même niée par certains milieux des héritiers de ceux qui l’ont commis.Sur cette terre blessée de Thiaroye, résonnent encore les rafales sifflant au bout des canons, comme pour rappeler que l’horreur est toujours là. Entière. Immortelle”, a souligné le président Bassirou Diomaye Faye invitant ainsi à un devoir de mémoire.
Après avoir combattu pour la libération de la France de l’occupation nazi, ces dignes fils d’Afrique nommés tirailleurs sénégalais ont été injustement récompensés: “le 1er décembre 1944 alors qu’ils manifestaient pour réclamer le paiement de leurs indemnités, primes et autres allocations,le Général Dagnan ordonna de tirer sur eux occasion la mort de plusieurs personnes .
“Ils méritent tous les honneurs, notre respect et notre admiration”, selon le président Bassirou Diomaye Faye.
Ces tirailleurs, évoque-t-il “ ont pourtant bravé toutes les épreuves pour aller combattre très loin de chez eux.Des conditions de voyage éprouvantes, (entassés dans les cales des bateaux), aux champs de bataille où ils ne portaient que des tenues simples sans défense jusqu’en 1943 quand les américains les équipèrent, les tirailleurs ont tout sacrifié. Ils ont donné de leur jeunesse, de leur sang et de leur chair pour la liberté et la paix dans le monde”.
Qualifiant le massacre, le chef de l’Etat Bassirou Diomaye a déclaré que c’est un crime:”C’était là un acte prémédité, visant à réprimer des revendications légitimes, à dissuader d’autres et à perpétuer l’ordre colonial.Le crime fut commis et les faits sont incontestables. Voilà le sort qui a été réservé à certains qui ont contribué à écrire dans le sang et la sueur, la glorieuse histoire de la libération”, s’est-il prononcé.
Face à une telle horreur indescriptible, le président Diomaye Faye affirme:”par devoir de mémoire, de vérité et de justice, nous ne pouvons oublier l’horreur des exécutions sommaires au camp de Thiaroye.Il est impératif de rappeler l’histoire, toute l’histoire, sans trou de mémoire. C’est ce qui fonde l’essence universelle des valeurs de paix, de liberté et d’égale dignité attachées à la nature humaine”, précise-t-il.
Face à l’oubli,selon le président Bassirou Diomaye Faye,il s’agit de s’acquitter d’une dette morale vis-à-vis des tirailleurs et de leurs familles, de la manifestation de la vérité des faits et non pas pour “entretenir la colère ou la haine”.
Dans ce chantier, poursuit -il”nous avons mis en place un comité international de chercheurs indépendants pour aider à la reconstitution exacte des faits et à une meilleure connaissance de cette séquence de notre histoire partagée avec la France”.A cet effet, le chef de l’État a indiqué avoir “ sollicité duPrésident de la République Française la mise à disposition de tout document d’archive pouvant contribuer à la manifestation de la vérité.
Dans cette reconstitution de la vérité,la France a marqué un pas important par la voix du Président Emmanuel MACRON qui à travers une lettre adressée au président Diomaye Faye a assuré que les évènements de Thiaroye en 1944 ont abouti à un massacre.
AGI