Consultant en développement local et maire de la commune de Dioudoubou dans le Goudomp, Ibrahima Djitté, invite les gouvernants à retourner vers les territoires pour trouver la solution à l’employabilité des jeunes. Ainsi, pour une bonne gestion des fonds annoncés par le chef de l’Etat pour l’emploi des jeunes, l’édile de Dioudoubou propose l’instauration de guichet dans les différentes communes pour une bonne mise en œuvre du projet. Il s’est aussi prononcé, dans cet entretien accordé à L’Evidence, sur ses différentes réalisations à la tête de sa commune.
Le chef de l’Etat a pris bon nombre de mesures concernant l’employabilité des jeunes. Vous, en tant que élu et membre de l’APR, que pensez-vous de ces mesures ?
En termes d’emploi, il faut reconnaitre que le président de la République a ouvert beaucoup de brèches à la jeunesse. Vous partez en Casamance, là où je suis né, le président, dès son accession à la magistrature suprême, a évoqué le cas du PUDC et le retour à l’agriculture, le domaine agricole communautaire. Il a renforcé les ménages en termes de bourses pour que les jeunes puissent être soutenus par leurs familles et pour qu’ils puissent être entreprenants. Le chef de l’Etat ne s’est pas arrêté là, il a acté des agences comme l’ANPEJ, l’ANEJ et a ajouté la DER. Cependant, il faut reconnaitre que malgré tous ces efforts en termes de vision, d’orientation et de finance, on a noté des difficultés de mise en œuvre. Le président a beaucoup fait, mais il a une vision qui peine à être mise en œuvre au niveau de la base. Je veux dire que l’emploi se trouve dans les territoires et non dans les directions, ni dans les agences. C’est la raison pour laquelle, en se prononçant sur les mesures prises par le Président Macky Sall, je suis amené à demander aux agences et institutions attributaires de ces moyens d’aller dans les territoires, rencontrer les acteurs territoriaux et discuter avec eux ; parmi lesquels, les maires. Installer des guichets au niveau des territoires pour gérer ces fonds et avoir des zones d’incubation.
Vous êtes à votre premier mandat à la tête de la mairie de Dioudoubou, une commune que vous dirigez depuis 2014. Etes-vous satisfait de votre bilan à la tête de la commune?
Parler de bilan ne sera pas quelque chose d’aisé pour moi, parce que pour parler de bilan, il faut partir de quelque chose. Vous allez vous rendre compte que Dioudoubou est une commune qui n’est pas connue, donc ma première tâche était de faire connaitre la commune au niveau local, national et international. J’ai pu insérer la commune au niveau local et départemental à travers des interventions et des plaidoyers lors des CDD et CRD. Au niveau de la diaspora, j’ai été en contact avec elle et on a pu trouver des cadres de réflexion qui ont porté leurs fruits, parce que j’ai poussé la diaspora à créer une association des ressortissants de Dioudoubou en Europe, qui a son siège en France.
En termes de fonctionnement, malgré les moins limités, je me suis lancé dans un recrutement de personnel pour améliorer le service public au niveau de la commune. Pour ce qui est de la compétence de l’éducation, en venant dans la mairie de Dioudoubou, on a trouvé qu’un seul centre d’examen au niveau élémentaire avec une seule école qui a le cycle complet. Etant enseignant, je me suis dit qu’il ne faut pas que la carte scolaire reste le même durant mes cinq ans. On a construit une école élémentaire et encadré la démarche communautaire pour la création d’un collège depuis 2017.
A mon arrivée, il n’avait pas d’électricité dans la commune. Sur les 12 villages, seuls quelques étaient dotés de panneaux solaires. On a pu électrifier actuellement cinq villages. Il en est de même pour la santé; la case de santé de Sanifili a été réfectionnée. Il faut noter aussi que depuis longtemps on a entamé les démarches pour l’érection d’un poste de santé dans la commune qui n’a que deux cases de santé.
Dans le cadre des investissements, on a accompagné les femmes pour l’obtention des registres de commerce et nous les avons capacitées. On a aussi installé une entité de transformation d’anacarde et une ferme qui est en train de faire la fierté de la localité. Donc nous avons fait beaucoup de choses pour repositionner notre Commune.
Vous êtes à votre premier mandat à la tête de la commune de Dioudoubou, comptez-vous briguer un second mandat ?
La question de se présenter, est une question qui va être définitivement close, quand on aura tiré un bilan positif et l’appréciation que la population va faire de ces résultats cela va nous dire s’il faut briguer un second mandat ou non. Mais ce qui est sûr est que la tendance actuelle est de plus en plus de briguer un second mandat.
Restons sur la preparation des élections locales. Récemment on a vu l’opposition sortir un communiqué pour fustiger le report de ces élections par le gouvernemet. Vous en tant que maire quelle appreciation faites vous de cette situation?
Je suis de ceux qui sont pour le respect du calendrier républicain. Je suis un militant de la République. La République a ses exigences et d’ailleurs, c’est là où j’ai toujours apprécié le président de la République. L’opposition demande parfois une chose et son contraire. Vous sortez d’une élection, vous avez fustigé le fichier électoral, vous avez relevé des manquements et vous avez demandé que ces manquements soient corrigés. Donc avant de parler d’échéances électorales, il faut trouver des solutions à ces problémes pour éviter que demain au sortir des élections locales de dire encore que le fichier a été truqué.
Source évidence