Réunis les 11 et 12 décembre 2025 à Dakar, la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant (DSME), la Task Force et Population Council ont lancé le premier symposium national sur la justice reproductive et la santé de la reproduction. Face aux défis persistants – grossesses précoces, violences sexuelles, inégalités d’accès – les trois institutions ont plaidé pour une approche multisectorielle fondée sur les droits humains, les données probantes et l’engagement communautaire.
Le Sénégal a lancé la première édition de son symposium national sur la Justice Reproductive et la Santé de la Reproduction, organisé conjointement par la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant (DSME), bras technique du Ministère et la Task Force, le Comité de Plaidoyer sur la Santé de la Reproduction des femmes et des filles sur le droit à la vie. Cet événement, qui réunit experts, partenaires et société civile, s’inscrit dans un partenariat « fort et constant » depuis 2013 et vise à relever les défis persistants qui minent la santé et la vie des femmes et des adolescentes dans le pays.
Un engagement national pour la santé des femmes et des adolescents
Prenant la parole en ouverture, Docteur Ndèye Diouf, représentante de la DSME, a rappelé que la santé reproductive maternelle, néonatale, infantile et des adolescents constitue une priorité de l’État du Sénégal. Elle a souligné que l’accès à des services de qualité permet de réduire la mortalité maternelle et infantile, de prévenir les IST et de lutter contre les avortements clandestins. « Ce symposium est une opportunité pour renforcer les synergies et maintenir l’engagement des acteurs autour des droits sexuels et reproductifs », a-t-elle déclaré, tout en réaffirmant le soutien de la DSME à la Task Force depuis 2013.
La Task Force, un partenaire clé dans la lutte contre les avortements clandestins
Aïssatou Ndiaye, coordinatrice de la Task Force, a présenté la coalition comme un acteur central du plaidoyer pour les droits en santé sexuelle et reproductive. Créée en 2013, la TaskForce regroupe ONG, chercheurs, leaders communautaires et professionnels des médias. « Notre mission est de promouvoir les SDSR à travers le plaidoyer, la recherche et la communication sociale », a-t-elle affirmé. Elle a mis en avant les efforts pour faire adopter la loi sur l’avortement médicalisée en cas de viol, d’inceste et pour renforcer la prise en charge des survivantes de violences basées sur le genre. Elle a également insisté sur l’importance d’un financement endogène durable et d’une écoute active des communautés pour coconstruire des solutions réalistes et alignées avec les valeurs nationales.
Population Council : des données pour des politiques équitables
Fadiou Toumbou, représentante pays de Population Council, a salué l’organisation du symposium comme un espace unique de dialogue et de co-construction. « Nous espérons que ces échanges permettront de faire avancer les approches fondées sur des preuves et de stimuler des collaborations porteuses d’impact durable », a-t-elle déclaré. En tant que partenaire technique et institution de recherche membre de la Task Force, Population Council s’engage à renforcer les capacités communes et à appuyer les politiques publiques par des données fiables et contextualisées.
Une plateforme pour des recommandations concrètes
Le symposium a permis de dresser un état des lieux sans concession : persistance des grossesses précoces non désirées, violences sexuelles (viol, inceste), inégalités d’accès aux services de santé. Ces réalités interpellent la responsabilité collective et exigent une réponse multisectorielle. Les échanges ont porté sur l’importance des données, la communication sociale, les mouvements citoyens, les financements durables et les mécanismes de protection. Les recommandations issues des travaux guideront les futures orientations politiques et renforceront le plaidoyer pour une prise en compte effective des situations de vulnérabilité dans les programmes de santé.
Ce symposium, plus qu’un événement, marque un tournant dans la mobilisation nationale pour la justice reproductive. En plaçant les droits des femmes et des filles au cœur des politiques sanitaires, le Sénégal affirme que la santé est indissociable de la dignité, de l’égalité et du développement durable. Le plaidoyer devient ainsi un levier stratégique pour garantir à chaque femme et chaque fille le droit à la santé, à la sécurité et à la vie.
MMS