À travers ce communiqué intitulé « Halte à l’asphyxie en cours de la presse sénégalaise ! », le PIT,
Le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT-Sénégal) comme tous les observateurs épris de justice, dénonce avec rigueur « l’entreprise de liquidation de la presse » par le régime en place.
Avec une stratégie « sans nom », le PIT a marqué sa « profonde inquiétude » face à cette « situation délétère dans laquelle est plongée la presse nationale, victime d’une véritable entreprise de liquidation initiée par le régime issu de la dernière alternance politique ».
Depuis un an, c’est« autant d’actions concertées, relevant d’une politique délibérée d’asphyxie fiscale, économique et juridique de la presse indépendante. Des actions qui nourrissent le rêve fou de réduire au silence toute voix critique, d’imposer une pensée unique et de remplacer les médias libres par des instruments de propagande »,décrit le PIT.
S’expliquant il souligne : « en effet, depuis un an, la presse sénégalaise est méthodiquement étranglée. La remise en cause brutale de l’effacement fiscal, pourtant acté par l’ancien pouvoir en réparation des lourdes pertes dues à la crise du Covid-19, a frappé de plein fouet les entreprises de presse. À quoi s’ajoutent des campagnes publiques de dénigrement, assimilant sans nuance les patrons de presse à des « bandits fiscaux », alors que l’essentiel de leur dette fiscale résulte des difficultés économiques extrêmes vécues durant et après la pandémie, des difficultés aggravées par l’inaction de l’État »,rappelle -il.
« Le régime refuse toute discussion sérieuse pour l’aménagement de moratoires fiscaux adaptés à la situation critique des entreprises de presse, en dépit des états financiers certifiés attestant de leur fragilité. Tout au contraire, il a ordonné le blocage abusif des comptes bancaires, paralysant leur fonctionnement, sans le moins du monde tenir en compte les suggestions de gel des poursuites proposées par le patronat », a -t-il fustigé avant de souligner qu’en parallèle « l’État a cessé de payer les créances dues aux médias au titre des prestations de 2023 ; il a résilié unilatéralement les contrats de publicité passés avec eux et gelé les subventions pourtant votées dans la Loi de finances de 2024 ! ».
Dans cette lancée, le PIT a décrié le surenchérissement des « frais de diffusion concernant le secteur audiovisuel qui sont été renchéris de manière injuste, détruisant les équilibres financiers fragiles des télévisions privées ». Dans cette entreprise « d’effacer » l’existence de médias le PIT,s’insurge contre « la confiscation arbitraire des deux bouquets de la société EXCAF, pourtant acquis légalement » et dénoncé « une violation grave des engagements de l’État et des principes du droit commercial ».
Dans la même optique il a décrié le projet fantôme de reconnaissance de médias par ministre Alioune Sall qui piétine fondamentalement le droit de création d’entreprise : « la volonté de remise en cause de la liberté de création de médias constitue une atteinte frontale à des principes constitutionnels fondamentaux. Sous prétexte « d’assainissement », le pouvoir veut en effet s’arroger le droit d’autoriser ou non l’existence de médias, piétinant ainsi les libertés fondamentales garanties par la Constitution du Sénégal »
L’autoritarisme d’un pouvoir de « souveraineté,de justice et de prospérité « ,s’accéle de jour en jour sous l’œil silencieux des défenseurs des droits humains contre la presse.C’est pourquoi le PIT-Sénégal condamne « avec la plus grande fermeté cette dérive autoritaire, contraire aux idéaux jadis proclamés par les tenants de la troisième alternance. Le PIT leur rappelle que le respect de la liberté de la presse n’est pas un luxe ni un privilège octroyé à discrétion par un quelconque pouvoir : il est une condition essentielle de toute démocratie véritable ».
Toutefois , « le PIT-Sénégal est persuadé que la presse sénégalaise, en dépit de ses imperfections, demeure un rempart vital contre les dérives autoritaires et les abus de pouvoir. Il rappelle que le pluralisme médiatique est un droit inaliénable du peuple sénégalais, et que l’existence d’une presse libre, indépendante et responsable est indispensable à la construction d’un État de droit véritablement au service des citoyens ».
Bien entendu, « le PIT-Sénégal est pleinement conscient que le secteur de la presse sénégalaise reste confronté à de réels défis internes, parmi lesquels le manque de moyens matériels et financiers, la précarité des travailleurs de la presse, l’insuffisance des dispositifs de formation continue, ainsi que l’absence de mécanismes fiables de fact-checking pour lutter contre la désinformation. C’est pourquoi, au-delà des dernières Assises des Médias, le PIT-Sénégal se prononce en faveur de la tenue de véritables États généraux inclusifs de la presse, pour élaborer, dans la concertation et le consensus le plus large possible, les réformes nécessaires au renforcement d’une presse libre, indépendante, professionnelle et responsable. En attendant, il est urgent de dépénaliser les délits de presse, afin que ceux-ci soient jugés au civil, par des procédures d’amendes, de rappels à l’ordre et de sanctions proportionnées, mettant ainsi fin aux emprisonnements arbitraires de journalistes pour des faits relevant de leur activité professionnelle », defend -t-il.
En fin , le « PIT-Sénégal exige l’arrêt immédiat de toutes les mesures de répression contre la presse privée. Il appelle à la reprise d’un dialogue sincère et respectueux entre l’État et les professionnels des médias pour rétablir un climat de confiance, garantir l’indépendance économique et juridique de la presse, et permettre aux journalistes de jouer pleinement leur rôle de diffuseurs de l’information et de bâtisseurs de conscience ».
Sur ce,Le Parti de l’Indépendance et du Travail réaffirme son soutien sans réserve aux travailleuses et travailleurs de la presse, en lutte pour la reconnaissance de leurs droits économiques et professionnels. Il invite l’ensemble des forces démocratiques, syndicales et citoyennes à se mobiliser pour défendre la liberté d’expression, socle de toutes les autres libertés.
« L’existence et la liberté de la presse ne sont pas négociables. Leur défense est un devoir patriotique pour tous ceux qui croient en la démocratie, la justice et l’émancipation véritable du peuple »,signe-t-il.