‘’Comme je l’ai déjà fait en me rendant à Dakar, le 1er décembre dernier, RSF insiste pour que Pape Alé Niang, qui a le soutien de ses consœurs et confrères de la presse sénégalaise, soit immédiatement libéré’’, a déclaré le Sécrétaire Générale de Reporter Sans Frontières Christophe Deloire,dans un communiqué de presse rendu public.
‘’si les autorités sénégalaises ne veulent pas laisser croire à l’opinion publique africaine et internationale que Pape Alé Niang est victime d’un harcèlement cruel, elles doivent clôturer son dossier, abandonner toutes les charges qui pèsent contre lui et le libérer immédiatement’’, a-t-il ,ainsi insisté.
‘’Rien ne justifiant son arrestation, RSF appelle à la clôture de l’information judiciaire en cours, ainsi qu’à une remise en liberté immédiate’’, signe -t-il.
Incarcéré le 20 décembre , six jours après sa remise en liberté et son placement sous contrôle judiciaire, Pape Alé Niang , journaliste d’investigation et directeur du site d’information Dakar Matin, a été emprisonné pendant plus d’un mois, pour ‘’divulgation d’informations de nature à nuire à la défense nationale’’, ‘’recel de documents administratifs et militaires’’, et ‘’diffusion de fausses nouvelles’’.
Pour sa part , le parquet de Dakar estime que Niang a ‘’révoqué’’ le contrôle judiciaire dont il fait l’objet.
Il a invoqué, pour justifier sa réincarcération, ‘’une violation des obligations’’ qui lui ‘’faisaient défense de communiquer (…) sur les faits’’ pour lesquels il est poursuivi en justice.
‘’L’inculpé a largement contrevenu à ses obligations en abordant volontairement, lors de ses lives sur YouTube, les faits poursuivis’’, d’après le parquet de Dakar.
Il accuse Pape Alé Niang d’avoir mené ‘’des attaques injustifiées, aussi bien contre une autorité de la police que contre les enquêteurs’’.
Selon RSF, l’avocat Moussa Sarr, conseil du journaliste, a remis en cause le motif invoqué par le parquet pour demander la révocation de sa liberté provisoire.
‘’Le parquet a créé un lien d’apparence entre la participation de Niang à un direct sur YouTube et son évocation du directeur général de la Police nationale, alors que ces deux éléments ne faisaient aucunement partie de son dossier’’, a expliqué son avocat Sarr.
‘’La révocation du contrôle judiciaire est même perçue comme un prétexte pour empêcher le journaliste d’investigation de communiquer encore sur des activités qui gangrènent la société sénégalaise’’, s’indigne pour sa part RSF.
‘’RSF, qui a pris part à toutes les manifestations de soutien au directeur du site d’information Dakar Matin, a solennellement rappelé au président sénégalais Macky Sall son engagement à ne mettre aucun journaliste en prison pendant son exercice du pouvoir au Sénégal’’, indique Deloire.
Le Sénégal est 73e sur 180 pays, au classement mondial de la liberté de la presse effectué par Reporters sans frontières.