NOUVEL ORDRE MONDIAL:LE CEDS DAKAR APPELLE À L’ACTION POUR UNE AFRIQUE SOUVERAINE,PROACTIVE..

APPEL A L’ACTION POUR UNE AFRIQUE SOUVERAINE ET PROACTIVE, POUR LE REVEIL STRATEGIQUE DU CONTINENT FACE AUX BOULEVERSEMENTS GEOPOLITIQUES MONDIAUX EN COURS

Depuis décembre 2024, le monde a été témoin de transformations géopolitiques majeures,dont l’effondrement de l’ordre planétaire post 1945 est une virulente manifestation. Cet effondrement redéfinit les équilibres internationaux et met en lumière la nécessité pour l’Afrique de s’affirmer et de s’imposer sur la scène mondiale.

C’est en effet la crise du multilatéralisme dont le marqueur essentiel est la perte d’influence de l’ONU, accompagnée par l’émergence de nombreux axes de confrontations, de l’effritement des anciennes puissances dont l’affaiblissement notoire de l’Europe, des tensions internes aux États-Unis, de la montée en flèche de nouvelles puissances (Chine, Russie, Inde, Brésil Turquie, monarchies du Golfe…).

« Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis en novembre 2024, provoque de profonds bouleversements géostratégiques jamais attendus, mais marquant un tournant significatif dans la politique américaine, aussi bien du point de vue des déterminants intérieurs que des déterminants extérieurs .La nouvelle administration américaine épouse et exécute tout le programme de campagne du Président Trump dont la clé de voûte est « AMERICA FIRST », autrement dit, « PRIORITE A L’AMERIQUE ». C’est ainsi que de nombreuses décisions protectionnistes pour la défense et l’économie américaines sont prises, caractérisées par une augmentation substantielle des droits de douane sur les importations, concernant aussi bien le Canada, le Mexique, la Chine que, bientôt, les pays d’Europe et d’Asie. Autant reconnaitre là, une véritable guerre économique qui déclenchera des tensions commerciales mondiales, impactant les économies africaines dépendantes du commerce international. Ces mesures économiques sont par ailleurs accompagnées par des initiatives expansionnistes. En effet, l’administration du Président Trump a exprimé des intentions d’expansion territoriale, notamment en proposant l’achat du Groenland, en suggérant une reprise du contrôle du Canal de Panama et même en exprimant des velléités de faire du Canda le 51e États des États-Unis. Ces ambitions reflètent une volonté de et/ou renforcer l’influence américaine sur des zones stratégiques, suscitant des préoccupations internationales quant à la stabilité géopolitique.Dans le même contexte géostratégique, on constate la réduction drastique de l’influence française en Afrique, dont la présence militaire, au cours des cinq dernières années, a diminué de manière significative, passant de 10 000 à moins de 2 000 soldats. Cette réduction , qu’elle soit en termes de d’influence ou de présence militaire, créera inéluctablement, pendant un moment, un vide sécuritaire que d’autres puissances ou d’autres acteurs extrémistes violents non étatiques, pourraient exploiter, redéfinissant les alliances, les influences, les menaces et les risques sur le continent.

On peut en effet s’attendre au renforcement de la présence d’autres puissances, notamment russe en Afrique. Cette dernière a intensifié ses activités sur le continent africain, en particulier, à travers des alliances militaires et l’établissement de centres culturels. Cette stratégie vise à accroître l’influence de Moscou en Afrique, en capitalisant sur le recul d’autres puissances.

L’Afrique, quant à elle, demeure toujours perçue comme le ventre mou du reste du monde,comme un espace d’influence à la merci des autres puissances, comme une terre promise pour la prédation des ressources naturelles, comme la zone de départs des « migrants barbares » contre lesquels des murs sont dressés, pour les contenir dans le continent, et non comme un acteur stratégique majeur et autonome.

L’Afrique, dans ces conditions, ne peut pas faire le choix de l’inaction comme cela semble être le cas, car elle risque la marginalisation définitive sur la scène internationale. Sans leadership, sans une vision stratégique commune et cohérente, avec politique étrangère souvent dictée par des intérêts extérieurs, l’Afrique risque d’être reléguée au rang de spectatrice dans les décisions mondiales, subissant les conséquences des actions des autres, sans ne jamais pouvoir les influencer.

Ainsi, elle court le risque de marginalisation accrue dans les nouvelles alliances ; elle devient perméable à la recolonisation sous d’autres formes (économique, militaire, numérique, écologique). Qui plus est, les ambitions des grandes puissances, de plus en plus enclines à protéger leurs intérêts, vont conduire l’Afrique vers une dépendance accrue, compromettant structurellement sa souveraineté politique et économique.
C’est à la lumière de tout ce qui précède, que le CEDS DE DAKAR lance le présent Appel à l’Action, pour une Afrique souveraine et proactive, pour l’éveil stratégique du continent africain face aux bouleversements géopolitiques mondiaux en cours.

CET APPEL EST LANCÉ POUR LA MISE. EN PLACE.

DES ACTIONS STRATÉGIQUES URGENTES SUIVANTES :

1. Élaboration d’une stratégie panafricaine unifiée : Les dirigeants africains doivent collaborer pour définir une politique étrangère commune, renforçant la position du continent dans les négociations internationales.2. Renforcement et/ou refondation des institutions africaines : Il est impératif de consolider ou de repenser l’Union africaine et les organisations régionales pour qu’elles puissent répondre efficacement aux défis actuels.

3. Diversification des partenariats internationaux : L’Afrique doit élargir ses alliances en collaborant avec une variété de partenaires, évitant ainsi une dépendance excessive envers une seule puissance.

4. Promotion de l’autosuffisance économique : Investir dans les infrastructures, l’éducation et les technologies permettra à l’Afrique de réduire sa dépendance aux importations et de renforcer son économie.

5. Élaboration d’une doctrine africaine des relations internationales, indépendante des influences traditionnelles, à travers la nouvelle maïeutique géopolitique africaine.

6. Création de nouveaux mécanismes de coopération intra-africaine (au-delà des discours de l’UA), en veillant à l’implication des acteurs non étatique (ANE).

7. Priorisation d’une diplomatie proactive sur les grandes crises mondiales (Ukraine, Palestine, Région des Grands Lacs, Soudan, Mer Rouge, etc.).

8. Accélération, sans délai, de l’intégration économique et monétaire pour contrer les dépendances extérieures et converger vers une monnaie commune.

9. Organisation d’une Grande conférence panafricaine sur la souveraineté et la stratégie mondiale, à laquelle prendraient part concomitamment les États et les ANE.

10. Organisation d’un Congrès noir mondial, pour fédérer les Africains du continent avec ceux de la diaspora et les Afro-descendants, afin de constituer un Grand Lobby Noir Mondial.

11. Création, dans chacune des cinq grandes régions de l’UA, d’un Think tank panafricain indépendant pour influencer les décisions internationales.

12. Mise en place d’une diplomatie parallèle, portée par les acteurs non étatiques et les experts stratégistes africains affranchis des cabinets présidentiels et gouvernementaux.

13. Adoption, au niveau du continent africain, d’une charte d’indépendance numérique et économique pour réduire la dépendance vis-à-vis des grandes puissances. Face aux mutations géopolitiques actuelles, l’Afrique ne peut pas se permettre de rester passive. Il est temps pour tous les dirigeants, tous les décideurs et tous les citoyens africains de s’unir, de définir une vision commune et de prendre des mesures audacieuses pour assurer un avenir souverain et prospère au continent.

FAIT A DAKAR LE 5 MAR 2025

LA DIRECTION GENERALE DU CEDS DE DAKAR

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