Dakar a accueilli ce lundi un atelier de validation crucial dédié à la Sécurité Sanitaire des Aliments (SSA) dans l’enseignement élémentaire sénégalais. Organisé par la FAO en collaboration avec le Grand-Duché de Luxembourg et le gouvernement du Sénégal, cet événement marque un tournant dans l’intégration de la prévention sanitaire au cœur du système éducatif.
Sous le thème portant sur le renforcement de la capacité de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments et amélioration de la qualité sanitaire de l’aliment de rue au Burkina Faso,au Mali et au Sénégal, le guide pratique et les supports didactiques validés i sont le fruit d’un long processus collaboratif. Élaborés avec le concours de responsables pédagogiques, d’inspecteurs et d’enseignants « craie en main », ces outils sont conçus pour initier les élèves dès le plus jeune âge aux enjeux de la sécurité alimentaire, un domaine encore trop négligé, malgré ses répercussions dramatiques sur la santé publique.
Chaque année, en Afrique, plus de 91 millions de personnes sont victimes de maladies d’origine alimentaire, causant environ 137 000 décès. Les enfants, particulièrement vulnérables, sont les premières victimes de cette crise silencieuse. L’école devient ainsi un vecteur stratégique pour inverser la tendance.
La SSA s’inscrit au carrefour de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et de l’environnement. L’approche dite « One Health », saluée par tous les intervenants, souligne la nécessité de réponses coordonnées et durables. Pour Mme Bintia Stephen-Tchicaya, Coordonnatrice sous-régionale par intérim de la FAO, représentée par Dr Mamadou Ndiaye : « Garantir une alimentation saine et sûre ne doit pas être perçu comme un luxe, mais comme un droit fondamental. »
L’initiative s’aligne également sur les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment ceux liés à la faim zéro, à la santé, à l’éducation et à la consommation responsable.
L’école comme levier de transformation sociale
Professeur Amadou Diop, président du Comité National du Codex, l’a rappelé avec force : « En investissant dans l’éducation dès le plus jeune âge, nous semons les graines d’une culture de la prévention et d’une hygiène rigoureuse au sein des familles. »
Les enfants deviennent des relais de sensibilisation dans leurs communautés. Le guide validé ne se limite pas à l’enseignement théorique : il encourage l’adoption de bons réflexes dans les comportements quotidiens, en misant sur une pédagogie participative.
L’atelier a également été l’occasion de saluer le soutien du Luxembourg via le projet GCP/SFW/517/LUX, et l’implication des institutions partenaires Éducation, Santé, Agriculture, Hydraulique et Assainissement dans une logique d’intersectorialité. L’espoir exprimé par les représentants du Ministère de l’Éducation nationale est clair : voir la SSA intégrée durablement dans les curricula pour renforcer le capital humain du Sénégal.
MMS