COMMUNIQUE DU SUTT (SYNDICAT UNIQUE DES TRAVAILLEURS DU TRESOR)
La réorganisation de la DGCPT, une réforme biaisée
Dans le cadre de la nouvelle gestion publique(NGP), la DGCPT, Administration qui se veut moderne et au service des usagers n’a pas manqué d’entamer la réforme de ses services.
Toutefois, force est de constater que la lecture des différents projets de texte fait noter bon nombre de remarques qu’il convient de partager avec tous les agents de cette administration.
Au chapitre de ces observations, il parait pertinent de relever la vision réductrice de l’autorité en terme de réorganisation de la DGCPT.
En effet, il s’est agi de :
- La suppression de trois postes comptables : PGT, ACGP, TPE
- La création de cinq postes comptables : quatre postes ministériels et la Direction comptable des Institutions.
- L’éclatement de la TG/ACCT en deux postes, à savoir : la TG et la Direction des Comptes publics.
- La fermeture d’agences comptables(ACP) au niveau d’Institutions Constitutionnelles.
Pour une réforme d’envergure, le Trésor ne se grandit que de deux postes comptables.
Cette pratique ne rime pas avec l’esprit de la réforme dont la pierre angulaire est une culture de transparence, mais aussi et surtout de performance dans l’action publique.
Au nom de la lisibilité dans l’action publique, le volume des opérations doit être raisonnable. Avec ce nombre réduit, il n’est pas à écarter d’éventuels retards dans le traitement des dossiers. Au regard des quatre postes envisagés, les comptables ministériels se retrouvent avec plus de onze départements à gérer. La démarche lolfienne voudrait que l’on rapproche l’ordonnateur du comptable.
Grande a été la surprise, lorsqu’il est finalement proposé quatre postes comptables en lieu et place des onze initialement prévus.
Dans tous les cas, le fait de ne pas recueillir les avis des travailleurs n’est pas de nature à faciliter le dialogue social au sein de la DGCPT.
De même, comment passer à une réforme de taille sans songer remettre au gout du jour le décret 62.195 portant réglementation sur les comptables publics. Ce texte qui pose un régime de responsabilité est devenu obsolète, inadapté aux idéaux de la nouvelle gestion publique(NGP).
Ainsi, par ce communiqué, le SUTT tient à rappeler à la hiérarchie qu’on n’est pas dans une administration jacoline et qu’une réforme doit recevoir pour sa réussite, la caution sociale des braves travailleurs qui sont sensés s’en approprier.
D’ailleurs, pas mal d’acteurs s’interrogent sur la vision réductrice de nos autorités face à la mise en œuvre de la loi organique relative aux lois de finances(LOLF) N°2011. 15 du 08 juillet 2011.
Le constat est qu’elles invoquent la nécessité d’une application progressive, graduelle soit un processus évolutif.
L’heure de la rupture a sonné. Il faut oser affronter l’avenir avec plus d’audace et de pugnacité.
En réalité, cette réorganisation des services proposés n’est pas à même de répondre aux attentes suscitées par la réforme.
Encore une fois, la DGCPT semble rater le virage pour ne pas dire l’occasion de régler définitivement la question des plans de carrière tant soulevée par les agents, mais aussi et surtout la lancinante équation de la revalorisation des avantages. La refonte des textes devrait aller de pair avec la prise en charge de ces préoccupations.
En tout état de cause, le SUTT ne peut accepter qu’on décide du sort des agents sans requérir leur avis, à moins de vouloir emprunter à Camus la métaphore de l’ETRANGER qu’il a fait porter à Meursault. Nous n’accepterons jamais d’être étrangers au sein de notre propre administration.
Par conséquent, Le SUTT se démarque de cette démarche et demande instamment au Ministre des Finances et du Budget de prendre enfin toutes les mesures idoines pour permettre la relecture, voire réécriture de ces textes dans des conditions normales avant toute validation de l’autorité.
Le SUTT, après avoir exprimé avec la plus grande fermeté son indignation devant une telle conduite qui peut inhiber l’élan de progrès et de performance du Trésor, appelle la DGCPT à militer en faveur d’un climat de confiance et de respect mutuel.
Dans un avenir proche, le SUTT échangera avec tous ses membres et partenaires stratégiques sur ses avis et observations avant de se faire entendre.
Pour le Bureau Exécutif National
Le Secrétaire général