Le Sénégal valide son profil pays pour un meilleur contrôle alimentaire


Vers un système de sécurité sanitaire plus rigoureux et inclusif

Le Sénégal a franchi, hier, une étape décisive dans la consolidation de son système de sécurité sanitaire des aliments avec la validation de son profil pays. Cet atelier national, organisé par la FAO en partenariat avec le gouvernement sénégalais et soutenu par la Banque Africaine de Développement, s’inscrit dans le cadre du projet SF4S, visant à renforcer les normes de sécurité alimentaire pour accroître la compétitivité des PME du Sahel.

Fruit de la collaboration entre experts nationaux et internationaux, ce document servira de socle à une évaluation complète du système sénégalais de contrôle alimentaire, selon les lignes directrices FAO/OMS. L’objectif est de déterminer les priorités stratégiques à adopter pour garantir la qualité des denrées consommées et consolider la souveraineté sanitaire du pays.

Des interventions multisectorielles pour une gouvernance alimentaire renforcée

Au nom du ministre de la Santé et de l’Action sociale, le Conseiller technique, Dr Habib Ndiaye, a rappelé que la sécurité des aliments constitue un droit fondamental, reconnu depuis la Conférence Internationale sur la Nutrition de 1992. Il a alerté sur les dangers que représentent les aliments contaminés, à l’origine de 420 000 décès par an dans le monde, dont un tiers touche des enfants de moins de cinq ans. Face à ces chiffres alarmants, il a insisté sur l’importance de renforcer les mécanismes de contrôle au Sénégal pour atténuer les risques sanitaires et protéger les populations vulnérables.

Prenant la parole pour le ministère de l’Industrie et du Commerce, M. Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye, Secrétaire général, a souligné les défis du contexte local : prolifération des produits chimiques, déficit de sensibilisation, absence d’infrastructures adaptées. Il appelle à une application rigoureuse des normes, à l’intégration de l’éducation sanitaire dans les programmes scolaires, et à la mise en place de plateformes de coordination multisectorielles pour répondre efficacement aux urgences sanitaires.

Un profil pays au service de la compétitivité et de la souveraineté sanitaire

Au nom de la FAO, M. Patrick Bahal’okwibale, représentant de Mme Bintia Stéphane Tchicaya, a salué l’engagement du Sénégal dans cette initiative, tout en rappelant que les maladies diarrhéiques d’origine alimentaire affectent 91 millions de personnes chaque année. Il a insisté sur la valeur stratégique du profil pays, qui permettra une lecture fine des données, l’identification des failles, et la formulation de recommandations adaptées. Cette démarche pourrait également faciliter l’intégration des produits sénégalais dans les marchés régionaux, notamment dans le cadre de la ZLECAf.

Prenant la parole en sa qualité de président du Codex Alimentarius, le Professeur Amadou Diop a salué cette dynamique nationale en faveur de la sécurité sanitaire des aliments. Il a affirmé que le profil pays constitue un outil décisif pour renforcer la gouvernance du système alimentaire à travers une approche multisectorielle. Selon lui, l’adhésion aux standards du Codex permettra non seulement de préserver la santé des consommateurs, mais aussi d’accroître la compétitivité des PME sénégalaises sur les marchés régionaux et internationaux. Il a enfin plaidé pour une coordination forte entre tous les acteurs du secteur afin de garantir l’efficience du système national de contrôle des aliments.

Autour de ces contributions majeures, l’atelier a réuni une diversité d’acteurs : ministères sectoriels, organisations professionnelles, laboratoires, universités, société civile et partenaires techniques, tous engagés à bâtir une feuille de route partagée.

La validation du profil pays marque un tournant pour le Sénégal, jetant les bases d’un système de sécurité alimentaire national plus cohérent, plus résilient et tourné vers la compétitivité.

MMS

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