
Un séminaire international de haut niveau s’est ouvert ce mardi 28 octobre dans la capitale sénégalaise, réunissant chercheurs, décideurs et praticiens autour d’un enjeu central : l’entrée et le maintien dans le métier des enseignantes et des enseignants. En attendant, la cérémonie de clôture qui sera clôturé par le Ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy.
Le séminaire international de restitution des appels à projets de recherche en éducation, organisé dans le cadre du programme APPRENDRE, s’est ouvert ce mardi à Dakar en présence de délégations venues de 26 pays africains francophones. Porté par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD), l’événement met en lumière les défis liés à l’attractivité, à la formation et à la reconnaissance du métier d’enseignant dans un contexte de transformation accélérée des systèmes éducatifs.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par les interventions de figures clés du secteur :
Ouïdat Tebba, Directrice régionale Afrique de l’Ouest de l’AUF, a ouvert les travaux en soulignant l’importance du continuum éducatif et la nécessité d’une approche systémique pour garantir la qualité des apprentissages. Élise Zougou, Directrice des projets de l’AUF, a mis en lumière le rôle du programme APPRENDRE dans la structuration du dialogue entre chercheurs, praticiens et décideurs, tout en rappelant les précédents rendez-vous scientifiques à Dakar. Julie Maline, chargée de mission Éducation à l’AFD, a insisté sur la dimension partenariale du programme et sur l’importance de valoriser l’expertise locale dans les politiques éducatives. Adeline Fournier, coordinatrice du programme APPRENDRE, a assuré la modération de cette séquence avec rigueur et fluidité, facilitant les échanges entre les différents acteurs.
Recherche, expertise locale et co-construction
La conférence inaugurale a été animée par AndriamanéloFrédéric, chercheur à l’Université d’Antananarivo et au Centre de recherche pour le développement de l’Université catholique de Madagascar. Spécialiste des politiques éducatives en contexte africain, il a proposé une réflexion sur les liens entre recherche, développement et professionnalisation des enseignants. Sa présentation a été modérée par Sophie Babault, membre du conseil scientifique du programme APPRENDRE, qui a apporté un éclairage méthodologique sur les travaux en cours. La table ronde qui a suivi, modérée par Marie Renée Ramaroson (Université d’Antananarivo), a réuni plusieurs experts et responsables pédagogiques autour du thème : « Renforcer les compétences professionnelles des enseignant.e.s ». Les échanges ont porté sur : La formation initiale et continue, avec des contributions de responsables de centres de formation pédagogique, la reconnaissance sociale et les perspectives de carrière, abordées par des représentants syndicaux et des doyens d’universités et l’adaptation des curricula aux transitions numériques et climatiques, avec des interventions de chercheurs en innovation éducative.
Le Sénégal en exemple, l’Afrique en mouvement
Dans son allocution, Papa Malick Ndao, Secrétaire général du Ministère de l’Éducation nationale du Sénégal, représentant le ministre Moustapha Mbambagirassi, a rappelé que le séminaire se tient le jour même de l’hommage national rendu au professeur Amadou-Mokhtar Mbow, ancien ministre de l’Éducation et directeur général de l’UNESCO. Ce contexte symbolique renforce la portée du séminaire. Il a souligné les avancées du Sénégal dans la structuration de la fonction enseignante, notamment avec le déploiement de 4 000 nouveaux enseignants issus des CRFPE et de la FASTEF, en réponse aux besoins identifiés dans les disciplines scientifiques. Il a également salué la présence des secrétaires généraux des ministères de l’Éducation du Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Maroc, RDC, Rwanda et Togo, venus partager leurs expériences et renforcer la dynamique régionale. Sabine Lopez, Directrice des projets de l’AUF, a conclu les interventions en insistant sur trois défis majeurs : l’attractivité du métier, l’adaptabilité des structures éducatives et l’intégration des grandes transitions. Elle a appelé à une gestion agile et collaborative, fondée sur les expériences locales et régionales comme sources d’innovation.
Une dynamique francophone à consolider
Ce séminaire, qui se poursuit jusqu’au 29 octobre, illustre la volonté partagée des pays francophones d’investir dans la formation et la valorisation des enseignants, piliers de tout système éducatif. À travers APPRENDRE, l’Afrique francophone affirme sa capacité à produire des connaissances, à structurer des politiques et à bâtir une éducation inclusive, durable et tournée vers l’avenir.
MMS