SÉNÉGAL /EMPLOI ET EMPLOYABILITÉ :Mody Guiro prône  un fond à partir de la taxation du tabac, de l’alcool et de la téléphonie mobile

Prenant la parole à l’ouverture de la quatrième conférence social sur l’emploi et l’employabilité au nom des organisations syndicales de travailleurs, Mody Guiro a salué le choix du thème  face à «l’aridité du marché du travail » dont souffre en majorité la jeunesse.

Ainsi évoquant,le «  taux d’occupation des jeunes »  « encore très faible », il a souligné que c’est « prés 200 000 demandeurs d’emplois qui arrivent chaque

année sur le marché du travail contre environ 34 000 offres d’emplois . Face à ce gap très élevé qui renchérit le taux de chômage  qui selon le dernier rapport de l’ANDS est de 20, 3 % il a indiqué que ceci « s’explique par une pluralité de facteurs dont particulièrement « le faible niveau de qualification des

demandeurs d’emplois : plus de 30 % d’entre eux sont dépourvus de

formation, de qualification et d’emploi;l’inadéquation entre la formation et l’emploi qui

constitue un véritable boulet. Elle est  ,précise -t-il à  l’origine du taux de chômage important noté chez les diplômés de l’enseignement supérieur

auxquels nous devons porter une grande attention au regard des

ressources importantes mobilisées dans le secteur; le faible niveau d’employabilité de cette cible qui s’explique par l’insuffisance de la formation duale Ecole/Entreprise, pousse cette dernière soit à intégrer très vite le secteur informel, grossissant ainsi le taux de sous-emploi, ou alors à prendre le chemin de la migration.Ceux qui ont la chance d’arriver sur place, occupent souvent des emplois précaires, atypiques sans lien avec leur formation »,a-t-il décrié.

Selon lui, l’orientation et la vision de l’action politique sont à l’origine de l’explosion de ce taux de chômage:

« Les interventions des Gouvernements qui se sont succédés ont porté moins sur une véritable politique de promotion de l’emploi

« grandeur nature » que sur la mise en œuvre de quelques

programmes de lutte contre le chômage des jeunes Sénégalais, en

particulier des jeunes diplômés d’études supérieures »

« Il en fut ,poursuit-il ainsi avec, principalement :

– le Programme d’insertion des maîtrisards chômeurs appelé

« Opération Maîtrisards », entre 1981 et 1986 ;

– la première génération d’actions d’insertion engagées dans le

cadre de la Convention nationale État / Employeurs pour la

Promotion de l’Emploi, en 1987 ;

– les petits projets de création d’emploi financés par l’ex-

Délégation à l’Insertion, à la Réinsertion et à l’Emploi (DIRE),

entre 1988 et 1994 ;

– les projets d’aide à la création d’emplois financés par la demi-

douzaine de structures publiques (agences, programmes,

fonds,…) spécialement mises en place ».

Ainsi pour pleinement satisfaire ce besoin pressant de l’emplois des jeunes , il prône :

-le renforcement de l’employabilité des jeunes (et le développement de l’auto-emploi des jeunes ;

Dans le cadre de l’amélioration du dispositif institutionnel

– Matérialiser votre idée de mise en place d’un système d’information sur le marché du travail, rappelée à l’occasion d’un Conseil des Ministres de mars dernier. Ce dispositif intégré vise à faciliter l’accès à l’information des jeunes sur la base d’une unification de la Base de données nationale de demandeurs, un service de proximité et un maillage complet du territoire national;

– Améliorer la mise en cohérence des interventions dans la gouvernance du secteur de l’emploi et de l’employabilité des jeunes où les acteurs partagent un cadre de référence précis avec des indicateurs et des objectifs de performances soutenus;

– Renforcer les espaces emploi jeune déjà existant et solliciter une implication plus accrue des collectivités locales dans le dispositif de promotion de l’emploi des jeunes au niveau des territoires;

En matière de renforcement de l’employabilité des jeunes

– Remobiliser les entreprises autour de la Convention nationale Etat-Employeurs et ses grandes composantes comme le stage, l’apprentissage, le parrainage et le financement des ressources humaines de la PME-PMI.

– Mettre en place un dispositif d’accès simplifié à la formation duale école/entreprise ;

– Développer de nouvelles filières de formation agricole et artisanale ;

– Mettre en place un programme de renforcement systémique

des capacités des jeunes en fonction des besoins et attentes du marché ;

Développer une stratégie d’insertion adossée à l’accès des jeunes au numérique et aux sciences émergentes par une réorientation du système de formation professionnelle, de recherche et d’innovation en y consacrant des ressources importantes;

– Mettre en place un fonds dédié à l’emploi et l’employabilité des jeunes et dont les ressources seront essentiellement constituées à partir d’un pourcentage tiré des taxes sur le tabac, l’alcool, la téléphonie mobile,

– Créer un fonds pour financer des projets porteurs d’emplois grâce à l’épargne à long terme, les Institutions sociales, la CDC, etc.L’investissement dans le développement des compétences reste le meilleur moyen de parvenir à une croissance dynamique pouvant déboucher sur des emplois de qualité c’est-à-dire durables et rémunérateurs pour les jeunes;

Dans le cadre de la promotion de l’auto-emploi et del’entrepreneuriat des jeunes

– Travailler à l’amélioration de l’environnement des affaires notamment pour la Très Petite Entreprise (TPE) en lui faisant bénéficier de mesures incitatives au plan fiscal et social qui seraient de nature à pousser les jeunes à investir le domaine de l’entrepreneuriat avec une motivation fortement décuplée et des capacités d’innovation solides et prometteuses »,a-t-il défendu.

IMS

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