
La première édition du Colloque International sur la Diplomatie Religieuse (CIDIR), organisée les 7 et 8 avril 2025 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), a marqué un tournant dans la promotion du dialogue interreligieux et de la médiation pour la paix. Cet événement majeur, co-organisé par l’UCAD et l’ONG Fawzi Wa Nadjati (FWN), a rassemblé des personnalités éminentes, notamment des leaders religieux chrétiens, musulmans et juifs, des diplomates, des universitaires et des acteurs de la société civile.
Dans un monde en proie à des tensions liées à la paix et à la coexistence interreligieuse, le CIDIR a offert un cadre stratégique de réflexion et d’action pour promouvoir le Sénégal comme un modèle de tolérance et de médiation religieuse. La participation de hauts dignitaires religieux et politiques, ainsi que de délégations internationales, souligne l’importance nationale et internationale de cet événement. Lors de son discours, le Khalife Général de Bambilor, Thierno Amadou Tidiane Ba, a insisté sur le rôle de chacun dans la construction de la paix : « La paix ne doit pas être l’apanage des gouvernements et des institutions. Elle appartient à chaque homme, femme et enfant, car elle naît dans nos cœurs, nos consciences et nos vies quotidiennes. » Il a également exhorté à dépasser les barrières qui divisent en s’engageant activement, individuellement et collectivement, pour bâtir un avenir commun fondé sur la solidarité et la réconciliation. Pour lui, la diplomatie religieuse est essentielle : « Les religions, loin de diviser, ont un rôle primordial à jouer dans la réconciliation des peuples. » Les leaders religieux ont souvent joué un rôle clé dans la médiation et la restauration de la paix en prônant des messages de pardon, tolérance et compréhension. Ainsi, la diplomatie religieuse vient en complément précieux à la diplomatie d’État.
Un exemple inspirant pour le monde
Le chercheur de l’UCAD, Demba Thilel Diallo, a mis en lumière les objectifs du CIDIR. Parmi ceux-ci, il a souligné la nécessité d’une perspective épistémologique pour clarifier les contours de la diplomatie religieuse et éviter toute confusion avec la diplomatie officielle. En outre, il a proposé de positionner le Sénégal comme un centre d’incubation pour cette discipline en créant une chaire dédiée à la diplomatie religieuse. À ses yeux, le Sénégal est un exemple vivant et inspirant de cohabitation interreligieuse pour les autres pays. Le vice-président de la Conférence des rabbins européens, Mousse Lénine a salué cette initiative, affirmant : « J’étais dans beaucoup de pays dans le monde, mais je ne connaissais pas bien le modèle sénégalais de coexistence. Organiser une conférence sur la diplomatie religieuse est, pour moi, une initiative exceptionnelle. »
Une vision collective pour la paix mondiale
Le colloque a également mis en garde contre l’instrumentalisation des religions par la politique et les dangers qui en découlent. Monsieur André Guèye, un participant venu de Thiès, a exprimé son admiration pour cette initiative : « Je suis satisfait de l’impact que le thème de la diplomatie religieuse a dans notre pays, comme dans le monde. La religion joue un rôle essentiel dans la construction de la fraternité humaine et de la paix mondiale. » En conclusion, le CIDIR 2025 a démontré que la paix n’est pas uniquement l’affaire des gouvernements. Elle est le fruit d’une action collective où les religions peuvent devenir des catalyseurs de réconciliation. Le Sénégal, avec son modèle de cohabitation interreligieuse, continue d’inspirer et de montrer la voie pour un monde en quête de fraternité et de solidarité.
Mamadou SY