Les mesures phares prise face à la pandémie de la Covid-19, le ralentissement de la demande extérieure, la baisse des envois de fonds des expatriés et l’arrêt soudain des déplacements et du tourisme portent un coup dur à l’économie sénégalaise.
En effet, elle devrait connaître une ‘’reprise progressive’’ au deuxième semestre de l’année 2020 et en 2021, a fait part Mitsuhiro Furusawa, Directeur Général adjoint et président par intérim du Conseil d’administration du FMI, faisant toutefois état de perspectives à court ‘’moroses et très incertaines’’.
‘’Les perspectives à court terme sont moroses et très incertaines. Une reprise progressive est attendue au deuxième semestre de 2020 et en 2021, même si les perspectives risquent d’être révisées à la baisse’’, a -t-il précisé ,après l’achèvement, vendredi, de la première revue du programme du Sénégal appuyé par l’instrument de coordination de la politique économique (ICPE).
Mais, il s’est félicité de ce que les autorités sénégalaises ont ‘’agi rapidement pour atténuer l’impact de la pandémie en augmentant les dépenses de santé et en offrant une aide ciblée aux ménages vulnérables et aux entreprises’’.
‘’La volonté des autorités de garantir la pleine transparence des dépenses d’urgence et du financement au titre de l’initiative d’allégement du service de la dette, ainsi que d’en être pleinement responsables, est notée avec satisfaction et contribuera à assurer la cohésion sociale et à mobiliser une aide financière extérieure’’, souligne-t-il.
Néanmoins affirme -t-il : ‘’les autorités doivent accroître leur aide aux populations les plus pauvres et à l’économie informelle, y compris aux petites et moyennes entreprises’’.
Sur ce poursuit-il : ‘’l’expansion budgétaire temporaire qui est prévue dans la loi de finances révisée pour 2020 devrait contribuer à financer la réponse sanitaire, à protéger les moyens de subsistance et à soutenir l’activité’’.
Ainsi, déclare -t-il : si la situation revient à la normale, il sera essentiel de mener une politique budgétaire bien ancrée et solide à moyen terme pour assurer la viabilité de la dette et la stabilité régionale’’.
Il note avec satisfaction ‘’la volonté des autorités d’en revenir à un déficit équivalant à 3 % du PIB d’ici 2022’’.
Mitsuhiro Furusawa relève que ‘’l’exécution de la politique économique dans le cadre du programme au titre de l’instrument de coordination de la politique économique a été satisfaisante, en dépit des circonstances difficiles’’.
‘’Pour ouvrir la voie à une reprise vigoureuse et inclusive, dit-il, les autorités devront continuer de s’attacher à améliorer le climat des affaires et à stimuler l’investissement du secteur privé, tout en poursuivant les réformes en cours visant à améliorer la gestion de la dette, à accroître les recettes et à renforcer la gestion des finances publiques.’’
Il exhorte à suivre de près les risques sur la stabilité financière, expliquant que « le secteur bancaire a un rôle essentiel à jouer dans le financement de la reprise.’’
D’après le FMI, la pandémie de COVID-19 a modifié sensiblement les perspectives établies au moment de l’approbation de l’accord ICPE, et a mis fin à une période de croissance vigoureuse qui a avoisiné en moyenne 6½ % au cours des six dernières années.
Il est maintenant prévu que la croissance du PIB atteindra 1,1 % en 2020, contre 5,3 % en 2019, la vigueur de la reprise étant entourée d’une grande incertitude et exposée à des risques.