BASSIROU DIOMAYE FAYE: « force est de reconnaître que notre système judiciaire a besoin d’une profonde refondation, que seule une approche inclusive permettra de réussir »

Ce mardi 28 mai 2024  est ouverte au CICAD la quatrième édition de la journée nationale du dialogue sous le thème :« réforme et modernisation de la justice ». 

Prononçant son discours d’ouverture ,le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Diakhar Faye a souligné  l’importante du dialogue dans la marche d’une nation: « dialoguer en temps de paix, en partageant la part d’humanité qui existe en chacun de nous, est un examen à l’homme duquel une nation mesure sa grandeur. C’est tout le sens de cette journée »,a-t-il laissé entendre.

Sur ce le chef de l’Etat a affirmé que « la justice étant rendue au nom du peuple, il est donc pertinent que le peuple ait son mot à dire sur la manière dont elle doit être rendue ».

« Au demeurant, je rappelle déjà qu’en avril 2018, le besoin de modernisation de la justice avait fait l’objet d’un rapport d’un comité de concertation mis en place par le garde des Sceaux, ministre de la Justice. Six années après ces concertations, et après avoir été traversées par de violentes secousses, force est de reconnaître que notre système judiciaire a besoin d’une profonde refondation, que seule une approche inclusive permettra de réussir », a dit le chef de l’Etat.

« Oeuvre collective, démarche participative et exercice de co-construction voilà le triptyque qui doit guider notre action », signe -t-il.

Sous ce rapport,  poursuit -il , « je voudrais particulièrement insister sur le fait que nous n’ouvrons donc pas ici un procès en inquisition pour désigner un ou des coupables à jeter aux orties. Il est plutôt question de tenir un débat lucide et serein, posé et apaisé, pour ausculter notre système judiciaire, identifier ses forces et faiblesses, et rechercher ensemble les solutions aptes à refonder son fonctionnement et améliorer ses performances. (…) Je ne reviendrai pas ici sur les principes fondamentaux de la justice dans un État de droit, sinon pour en rappeler la quintessence, à savoir la séparation des pouvoirs, l’indépendance, l’impartialité et l’intime conviction du juge, l’égalité de tous devant la loi, la présomption d’innocence, le principe du contradictoire, le droit à un procès équitable et habes corpus bouclier contre les arrestations et détentions arbitraires ».

Également ,il a précisé qu’« En effet, quelle que soit la pertinence des textes, c’est d’abord et surtout à l’aune de la pratique qu’on peut juger si un système judiciaire répond aux idéaux et exigences de l’état de droit. Voilà pourquoi, à travers ces assises, nous voulons interroger notre système judiciaire en revisitant ses règles et ses mécanismes afin de les perfectionner et les hisser à la hauteur des élus. C’est ce que nous voulons faire »,a-t-il affirmé

De cet exercice est  attendu davantage confiance aux justiciables et préserve sa dignité,selon le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye:« Pour ce faire, nous devons travailler à mettre en place un système plus transparent de gestion de la carrière des magistrats, à définir un régime de privation de liberté mieux encadré, à aménager un dispositif législatif et institutionnel de nature à favoriser la célérité dans le traitement des procédures judiciaires et à humaniser l’univers carcéral, à instituer des plateformes, la réforme dématérialisée et fonctionnelle et améliorer le fonctionnement du système par l’allocation de moyens budgétaires suffisants et la poursuite des programmes de construction et de réhabilitation des infrastructures », a -t-il indiqué.

ADK

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