La nouvelle Journée des coutumes et des traditions célébrée au Burkina Faso est une initiative permettant au peuple burkinabé de renouer avec ses racines, en partie effacées par la colonisation, a déclaré à Sputnik Afrique Abdoulaye Nabaloum, fondateur de l’association Actions pour la Souveraineté des Peuples.
Le Burkina Faso veut retrouver « l’identité et la culture qui font sa force », à travers des initiatives comme la Journée des coutumes et des traditions célébrée ce 15 mai, Abdoulaye Nabaloum, fondateur de l’association Actions pour la Souveraineté des Peuples.
« La colonisation a fortement influencé la vie des Africains, qui ont peu à peu abandonné leurs coutumes au profit du mode de vie occidental, particulièrement au Burkina Faso. Aujourd’hui, plus que jamais, beaucoup de Burkinabés s’interrogent sur ce qu’est réellement ce mode de vie occidental », explique-t-il.
C’est en balayant les derniers vestiges de la colonisation et en retrouvant leur identité que les pays d’Afrique pourront « s’affirmer dans le concert des nations », souligne l’expert. Une quête importante notamment pour la jeunesse africaine.
« L’histoire nous montre que toutes les grandes nations sont celles qui gardent et perpétuent leur tradition, celles qui affirment leur identité et leur culture », explique le militant panafricain.
Une journée bien accueillie
Instaurée par les autorités burkinabés, notamment sur proposition du poète Titinga Frédéric Pacéré, cette Journée des coutumes et des traditions répond à une véritable demande populaire, souligne encore Abdoulaye Nabaloum.
« Cette journée va bouleverser la culture et l’identité perdue des Burkinabés. Le pays est en ébullition. Lorsque vous écoutez les gens, ils disent qu’enfin nous sommes en train de revenir sur nos pas. Tout le monde est unanime qu’il fallait effectivement créer cette journée », déclare-t-il.
Selon Abdoulaye Nabaloum, ce retour à la source tradition est nécessaire non seulement pour le Burkina Faso:
« C’est l’éveil de conscience de l’ensemble des populations africaines, l’éveil de conscience de la jeunesse africaine, qui au regard de l’évolution du monde se veut réellement une identité, parce que le copié-collé du monde occidental […] a écorché énormément l’identité de l’Afrique ».
Chaque chef dans son canton ou dans sa zone a organisé un événement en lien avec cette journée, ajoute le militant panafricain.
Début mars, le gouvernement burkinabé avait instauré une journée des coutumes et des traditions, en vue notamment de « permettre à la religion traditionnelle de retrouver sa place dans la société », tout en réaffirmant la laïcité de l’État, comme l’avait expliqué le ministre en charge de l’Administration territoriale, Emile Zerbo.