Ce 3 mai marque la célébration de la journée internationale dédiée à la liberté de la presse.
L’occasion a été saisie par Reporters sans frontières (RSF) pour rendre public son classement annuel sur de la liberté de la presse à travers le monde.
Ce rapport incrimine les autorités politiques pour non-protection voire des attaques à l’encontre des journalistes et des médias.
« la liberté de la presse est menacée par celles-là mêmes qui devraient en être les garants : les autorités politiques », affirme l’organisation Reporters sans frontières (RSF), dans son 22e rapport annuel, publié ce vendredi 3 mai.
Au total, 180 pays ont été classés selon cinq critères, calculés sur la base du nombre d’exactions et d’avis d’experts : la sécurité, le cadre légal, le contexte économique, socioculturel et politique. C’est ce dernier indicateur qui a le plus baissé : – 7,6 points.
« Les États et les forces politiques, quel que soit leur bord, jouent de moins en moins leur rôle dans la protection de la liberté de la presse », a déploré Madame Anne Bocandé, directrice éditoriale de Reporters sans frontières.« Cette déresponsabilisation va parfois de pair avec une remise en cause du rôle des journalistes », poursuit-elle. D’autant plus cette année, où « plus de la moitié de la population mondiale est appelée aux urnes ».
66e,dans le classement ,l’Argentine est l’un des pays qui a le plus dégringolé, perdant 26 places, avec l’arrivée au pouvoir du président Javier Milei, qui a « fermé la plus grande agence de presse du pays ».
La tête du classement est encore une fois occupée par la Norvège, suivie par le Danemark, premier pays de l’Union européenne du classement qui a détrôné l’Irlande, en deuxième position l’année dernière. La France a quant à elle gagné trois points, passant de la 24e à la 21e place.
En queue de classement figurent les États dont l’indicateur politique a chuté cette année : Afghanistan, Syrie et Érythrée, sont les pays qui figurent à la dernière place du classement global.
Censure et surveillance des politiques
Les périodes électorales sont accompagnées de violences à l’égard des journalistes, notamment au Nigeria (112e) et en République démocratique du Congo (123e). Il en va de même pour les juntes qui ont pris le pouvoir dans le Sahel : Niger (80e, – 19 places), Burkina Faso (86e, – 28 places) et Mali (114e, – 1 place).
Plus largement, « des politiques de censure et de surveillance » sont mises en place par les autorités sur les différents canaux d’information. Notamment en Chine (172e), le pays qui emprisonne le plus de journalistes. Au total, sur les 180 pays figurant dans le classement de RSF, 138 « signalent une implication régulière des acteurs politiques de leur pays dans les campagnes de propagande ou de désinformation ».
En dehors du contexte électoral, les guerres nuisent aussi gravement à la liberté et à la sécurité des journalistes. « La guerre à Gaza est marquée par un nombre record d’exactions commises contre les journalistes et les médias depuis octobre 2023 »,souligne RSF .Au total, plus de 100 reporters palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, dont au moins 22 dans l’exercice de leurs fonctions. La Palestine occupe à ce titre la 157e place du classement (– 1 place).
Quant à Israël, le pays perd sa première place dans la région en figurant cette année au 101e rang (– 4 places), précédé par le Qatar (84e). En Israël, la liberté de la presse est passée d’un statut « problématique » à « difficile »,décrie RSF.
La guerre en Ukraine fait office de « surprise du classement ». Le pays figure à la 61e position et a gagné 18 places par rapport au classement de l’année 2023. L’organisation met en avant « l’amélioration des indicateurs sécuritaires et politiques ». La Russie (162e) a, quant à elle, gagné deux places, un gain « dû à la dégradation d’autres pays ».
IMS